Son parcours
Originaire du Nord, Pierre Westelynck a grandi en Creuse. Il n’a jamais aimé l’école, mais il paraît que les études mènent quelque part, alors il est allé loin, sans vraiment où. Son goût pour l’écriture, ses intérêts pour le fonctionnement de la société et la découverte de nouveaux univers l’ont mené dans le monde des médias. Il a été pigiste dans un quotidien de la PQR, d’abord en Dordogne puis en Corrèze et en Haute-Vienne, avant d’être finalement titularisé en Creuse et de trouver le temps long et maussade. Alors il a pris la route vers le soleil, vers le Sud de la France. Il a poussé la porte de l’association On passe à l’acte, pour un nouveau genre de billet d’humeur, plus positif : un film documentaire intitulé Artistes de la vie qui rassemble les témoignages d’une soixantaine de personnes qui ont trouvé leur voie, qui brillent et donnent envie de passer à l’acte. Fort de ces rencontres et de cette réalisation audio-visuelle, Pierre Westelynck a jugé que c’était son tour. Alors il s’est lancé vers ce qui le faisait vibrer – le voyage, le volontariat, l’inconnu –, vers l’ailleurs et nulle part à la fois, tout en étant convaincu que cela le conduirait vers le bonheur. En Birmanie, c’est pourtant la souffrance qu’il a rencontrée. Cette souffrance, il l’a transmise dans un premier récit. Puis la rencontre avec son éditrice lui a permis d’en faire une autre, celle de la remise en question, pour proposer un tout autre récit. En Birmanie, Pierre Westelynck a rencontré la souffrance mais aussi l’amour. Celui de Chin. Il a suivi la Chinoise naturalisée japonaise au pays du Soleil levant. Ils ont fui Tokyo et sa vie trépignante dans une maison mobile auto construite, à la quête cette fois de Japonais inspirants et différents. Ils ont ainsi sillonné l’archipel durant deux ans. Aujourd’hui, ils vivent une vie minimaliste et recherchent l’autonomie dans les montagnes de Nagano, un lieu où Pierre aime autant écrire que cultiver, bâtir que nettoyer. Sans casquette ni étiquettes, plus à l’aise avec les plantes qu’avec les hommes, il cherche simplement à suivre et à écouter la voie qui lui permet de respirer profondément.
Inspirations
« Je suis inspiré par la perspective de montrer d’autres manières de vivre, de penser, d’agir. Je suis inspiré par la possibilité de créer une ouverture, une remise en cause des choses établies et des certitudes, pour favoriser une compréhension entre les êtres qui pourrait permettre un vivre ensemble et une relation plus paisible et plus équilibrée entre les individus. Cette recherche sur l’autre et sur l’ailleurs est aussi celle d’une (r)évolution intérieure.»
Choix
La Vie sans boussole n’aurait jamais dû exister. D’abord parce que le récit s’intitulait Thabarwa. Mais aussi et surtout parce que ce premier manuscrit n’était qu’un amas d’expériences insoutenables et incompréhensibles de notre point de vue occidental. Ce n’est que grâce à un article de cette presse que Pierre Westelynck délaisse désormais, que tout a changé. Dans celui-ci, il a découvert la maison d’édition Les Mots qui portent. Le discours et les actes l’ont séduit, tout comme l’opportunité d’améliorer un texte qu’il savait incomplet. Alors il a contacté la fondatrice, Véronique Thabuis, qui lui a demandé de repenser l’intégralité de son écrit et de faire l’éclairage sur ce sombre tableau. Grâce à un travail en équipe échafaudé sur la sincérité, la curiosité, la détermination et l’engagement, le brouillard et la peur se sont dissipés pour faire place à la compréhension et à un nouveau type de récit. Grâce à cette rencontre, Pierre Westelynck a pu achever ce livre, qui sort ainsi enrichi et accompagné d’une profonde gratitude de l’auteur pour celle qui est devenue plus qu’une éditrice.